Tout au cours de l’histoire, le châtaignier a été considéré comme l’arbre à pain
et a sauvé de la famine bien des populations. La châtaigne ne permettait pas de fabriquer du pain,
la farine obtenue n’étant pas panifiable, mais elle le remplaçait avantageusement.
Très tôt le problème de la conservation de ce fruit
s’est fait sentir, en effet si la châtaigne peut-être consommée facilement en produit frais, elle se
conserve difficilement tout au long de l’année sans une préparation préalable.
En produit frais, elle peut être préparée en « boursée »
c’est-à-dire cuite à l’eau, autrefois on les cuisait sur la chaudière servant à la préparation de
la « baccade » ( la patée des porcs). Nous connaissons tous la châtaigne blanchie qui était le plat
quotidien dans nos campagnes et le plat du dimanche chez les gens aisés. Les « chauvets » cuits dans la
cendre ou au four étaient le régal à la fin des veillées. Quelques autres recettes étaient pratiquées
localement telles que les châtaignes « ferrées ».
Afin de prolonger le plus longtemps possible le bon
état des châtaignes fraîches, la méthode du trempage était appliquée, ce qui permettait d’aller jusqu’au
mois de Mars-Avril de l’année après la récolte.
Il a fallu trouver une autre méthode, nos anciens
n’étaient jamais à court d’idées, c’est donc la dessication qui fut adoptée. Cette méthode fut aussi
appliquée à la conservation d’autres aliments, noix, prunes, abricots et même les viandes.
Au cours des siècles la méthode s’est affinée,
du séchage dans des paniers percés maintenus au-dessus du foyer familial, on est passé dans certains
cas à la construction de foyers spécifiques pour le séchage. Les clédiers étaient nés.