Nous avons effectué un classement de ces clédiers selon leur construction et
leur lieu d’implantation, isolés dans les bois de châtaigniers producteurs, dans les villages,
ou près des bâtiments d’exploitation. Ils se rencontrent encore associés aux fours à pain
mais la plupart du temps en dehors des bâtiments réservés à l’habitation ou aux animaux.
Parfois c’est dans la pièce à vivre qu’était installé un espace servant de clédier.
Ces différentes installations étaient réalisées selon
la richesse des personnes, propriétaires terriens, personnes à disposition de ces propriétaires ou simples
journaliers ou bordiers.
Classés selon les critères évoqués ci-dessus, nous pouvons trouver :
- Les clédiers de forme rectangulaire ou carrée.
- Les clédiers ronds.
- Les clédiers associés. Dans ceux-ci nous distinguerons les clédiers isolés et les pièces à vivre multi-usages.
Les clédiers de forme carrée ou rectangulaire :
Ces petits édifices, de dimensions relativement modestes, étaient
construits en matériaux locaux, la plupart du temps pour notre région en schistes et les parements des
ouvertures étaient en granit ou en bois. Deux ouvertures de petites dimensions : l’une basse, la porte,
permettait d’alimenter le feu et l’autre en hauteur, le « galuchou », permettait d’approvisionner et
de « bouérer » les châtaignes. Ils étaient toujours construits en dehors des bâtiments principaux en
raison des risques d’incendie et ne possédaient pas de cheminée.
Clédiers de forme ronde :
Ces constructions, plus particulièrement localisées dans
le nord ouest du Parc Naturel Régional Périgord-Limousin répondaient aux mêmes critères que ceux cités
ci-dessus mais l’édifice étant rond pouvait faire penser dans certains cas à un autre usage.
Les clédiers associés :
Ces clédiers souvent construits en dehors des autres
bâtiments étaient associés à un four à pain et possédaient les mêmes caractéristiques que les clédiers
évoqués ci-dessus. On trouvait même chez les gens de condition très modeste (et il y en avait beaucoup),
bordiers, journaliers etc... des pièces multi-usages dans lesquelles il était aménagé des espaces
(même restreints) permettant le séchage des châtaignes. Ces pièces accolées à d’autres bâtiments,
malgré les risques d’incendie, permettait à la famille de pouvoir conserver leur nourriture.
Aménagements intérieurs et fonctionnement :
Le plus souvent, les sols étaient constitués de terre
battue, quelquefois pavés en schistes. Les claies de châtaigniers, espacées de 1 à 2 cm, étaient situées
à 1,60 m- 1,80 m du sol et recevaient les châtaignes à sécher sur une épaisseur d’une paume de main environ.
A partir des mois de Novembre-Décembre on commençait
le séchage. En règle générale 5 feux étaient entretenus dans la partie basse, répartis au milieu et aux
quatre coins. Ces feux devaient dégager beaucoup de fumée qui s’échappait en passant au travers des claies
et donc des fruits qui étaient disposés au dessus. Ils étaient entretenusplus souvent par les anciens de
la maison, et les châtaignes étaient «bouérées » le plus souvent par les enfants . Les feux étaient
constitués par des souches de châtaigniers, arrachées l’hiver précédent, agrémentées de feuilles humides.
Ils duraient environ trois semaines, jusqu’à ce que les châtaignes tournées tous les deux jours, soient sèches.
A l’issue du séchage les châtaignes étaient conservées
dans un lieu sec et consommées à la demande, sèches ou réhydratées, on les appelait des « Jacques ».